Aujourd’hui, c’est Marilyn qui nous écrit de chez elle.
« Les jours de lune et les soirs de soleil, Marilyn Degrenne est artiste et auteure.
Elle aime créer des personnages et autres créatures, à priori fantasques, fantaisistes, mais qui portent un regard engagé et critique, l’air de mine de rien.
Elle part à la conquête des imaginaires et des émotions des petit·e·s et grand·e·s enfants. Son œuvre écrite se compose d’une vingtaine de pièces de théâtre, d’une dizaine de livres et CD, sur différents sujets, essentiels et existentiels, comme l’imaginaire, l’enfance, les peurs, les différences culturelles, les littératures, l’égalité fille/garçon.
Depuis plus de 20 ans, Marilyn accompagne des groupes de jeunes ou d’habitant·es de quartiers populaires et de communes rurales aux pays des écritures et des mémoires collectives ».
Marilyn est venue se raconter au micro du Carré VIP – Vieilles pies en mars 2019, en compagnie de Florette Benoit et de Nathalie Stanguennec : https://www.youtube.com/watch?v=3I7TgwT5KDQ
Les minuscules rencontres
L’érable rouge déploie sa flamboyance.
Le sapin majestueux caresse le ciel.
Le peuplier accueille les nouveaux fragiles oiseaux
de cet étrange printemps radieux.
Le cerisier du japon pleure ses pétales.
Le chêne rassure de ses invisibles racines
Le lilas embaume au coucher du soleil.
Nous sommes vivantes.
L’énergie de cette nature impressionne et réconforte.
Je suis descendue aux pieds de tous ces grands arbres.
Moment irréel, magique et apaisant.
Melle l’Épouvantaille était là,
m’invitant à un voyage
de jardin en jardin.
J’y ai fait de minuscules rencontres
le rire d’une pivoine
le mystère des iris
l’émerveillement d’un caillou
les caprices de la lumière
une goutte de rosée qui hésite à l’extrémité d’un pétale de rose
l’odeur de la terre après l’averse
les mimosas qui hurlent à tue-tête
une fraise tombée du ciel
le sourire d’une étoile
un brin de muguet tintinnabule du bonheur en clochettes
et… la Reine des Pommes…
Chaque jardin a des tas de choses à dire…
La Reine des Pommes m’offre un petit élixir.
Nous partageons en silence notre admiration
pour cette Nature
qui reprend sa liberté.
Les fauvettes, les rouges-gorges, les mésanges,
les pigeons, les chardonnerets…
s’approchent en toute confiance.
Les faons traversent les champs fleuris.
Comme c’est troublant !
Perçoivent-ils encore plus subtilement les bruits
qui pourraient les mettre en danger ?
Ont-ils moins peur de l’animal à deux pattes,
devenu si faible, si fragile, si éphémère ?
Pourvu que le jour d’après
retienne comme essentiel, vital,
la puissance créatrice
de la générosité et de la beauté
de cette Nature consolatrice.
Elle,
n’a pas besoin de se réinventer…
Marilyn Degrenne
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