Samedi dernier, je suis allée me balader à Dinan. Cela faisait longtemps que je n’y avais pas flâné. Mais quel bonheur ! Mon grand-père la qualifiait de « plus belle ville du monde ». Alors, quand je travaillais à l’écriture du livre Côtes d’Armor d’antan (H.C. éditions), j’ai pensé naturellement à parler de lui pour présenter cette ville qu’il aimait tant, autrement qu’avec un texte historique impersonnel. Evidemment, j’ai brodé un peu, en imaginant le début de son idylle avec Henriette mais j’y ai mis beaucoup de cœur et j’ai été un peu désappointée quand j’ai vu que les libraires dinannais n’avaient pas connaissance de ce livre !
Comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même, je vous livre les pages 64 et 65. Demain, je vous transmettrai la suite. Et après-demain, je vous donnerai mes bonnes adresses. Car il y en a des nouvelles très chouettes depuis ma dernière sélection pour le Géoguide.
Voici les deux pages en question :
« Marcel est sur son petit nuage… enfin, façon de parler, en fait, il tutoie les nuages depuis le sommet de la tour Sainte-Catherine, sur les remparts de Dinan. Il revient de sa première permission à Rennes et il a revu Henriette, une fille d’amie de ses parents. Quelle jolie demoiselle elle est devenue ! Il s’est réfugié là pour lui écrire tranquillement, inspiré par la beauté du site. Un dimanche, il espère la recevoir, chaperonnée par ses parents bien sûr, dans cette ville qu’il considère comme la plus belle du monde. Il leur donnera rendez-vous au port sur le vieux pont construit au XIe siècle. Puis ils prendront un verre en regardant le départ des vapeurs qui descendent la Rance jusqu’à Saint-Malo ou la remontent vers l’abbaye de Léhon. Ensuite, ils grimperont la rue du Petit Port et franchiront la porte du Jerzual, principale voie d’accès à la ville jusqu’au XVIIIe siècle et encore fréquentée par de nombreux commerçants de toiles, de cuir, de bois, de faïences, d’épices… Elle a été classée aux monuments historiques en 1886, en même temps que la courtine, le donjon et une bonne partie des remparts. L’église Saint-Sauveur les a précédés dans cette procédure. Et c’est justice. Marcel leur désignera le magnifique clocher qui a récupéré successivement trois cloches au fil du XIX e siècle là où il y en avait quatre jusqu’à la Révolution, époque où on les fit fondre. Ils franchiront le portail roman ; à l’intérieur ils s’inclineront devant la pierre tombale et le cénotaphe de Bertrand du Guesclin. En tant que soldat, Marcel est particulièrement attaché à la figure mythique du connétable qui fit ses premières armes à Rennes et guerroya dans toutes les provinces et jusqu’en Castille pour le roi de France. Etrange destin qui se clôt par une quadruple sépulture ! Il faudra que Marcel montre aussi à Henriette la sculpture équestre en bronze, réalisée par Emmanuel Fremiet en 1902, sise au cœur de la place … du Guesclin !
Ils déambuleront dans les rues médiévales bordées de magnifiques maisons à pan de bois. Il a eu l’occasion d’entrer dans la plus ancienne, rue Haute-Voie, et d’admirer ses caves voutées en berceau. Sa préférée, c’est celle de la Mère Pourcel, entre la place des Merciers et la place de la Cordonnerie. Actuellement, elle est occupée par un coiffeur et un horloger. L’étage est desservi par un escalier en bois du XVe siècle, à vis et à claire-voie, œuvre d’un ébéniste hors pair. Marcel y verrait bien un restaurant, mais en même temps, les cuisines sont potentiellement vecteur d’incendie, alors non, il ne vaut mieux pas ».
Pour compléter vos connaissances sur Beaumanoir à qui un camarade lança le fameux : « Bois ton sang, Beaumanoir, et la soif te passera », lisez cet article :
Par ailleurs, sachez que le restaurant de la Mère Pourcel a été totalement détruit par un incendie en 2019 https://www.youtube.com/watch?v=tkv4aI8oJ00
Et – chic! – il est en reconstruction actuellement
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