À l’heure d’un monde de plus en plus artificialisé où l’on voit des œuvres d’art virtuelles atteindre des sommets, les crypto monnaies s’envoler et des candidats pérorer en hologramme, d’autres observent un regain d’intérêt pour les objets faits par la main humaine. C’est ce que remarque Carole Jézéquel, commissaire-priseur particulièrement dynamique à Rennes.
Cet amour des objets remonte à la Renaissance et a provoqué des collections hétéroclites, souvent fascinantes, comme par exemple celle du parlementaire breton Christophe-Paul de Robien, qui a servi de socle au Musée des beaux-arts de Rennes. Dans la lignée de cet amoureux des objets, un collectionneur mayennais a amassé plein d’animaux naturalisés, issus souvent de zoos. Cet homme, Marc Beluet, voyageur devenu conteur scénographe a inventé son métier : celui de réalisateur d’expositions culturelles itinérantes. Sa toute première expo s’était tenue au centre culturel du Triangle à Rennes, il y a près de 40 ans. Depuis, Marc Beluet n’a jamais cessé ses expéditions afin d’enrichir ses connaissances historiques et anthropologiques et créer une exposition résumant les territoires qu’il a visités, de l’Amérique du Nord à l’Afrique.
À Rennes, cette expo prend une tournure particulière puisqu’elle se clôt avec la vente des bêbêtes naturalisées – dont « mon » zèbre! Et pour revisiter la notion de cabinet de curiosités, Carole Jézéquel a monté un événement sous le nom «Nature et Merveilles», nourri de la passion d’autres collectionneurs.
Amateurs d’art tribal ou contemporain, d’orfèvrerie, d’instruments de musique, de numismatique, d’armes, d’objets militaires, de design, de mobilier (dont un extraordinaire cabinet en écaille de tortue), etc… Par ailleurs, la commissaire-priseure souhaitait « faire une vente hors les murs » et n’a eu qu’à traverser la rue pour faire aboutir ce travail (ah ah !). C’est à la halle Martenot « lieu emblématique du patrimoine architectural rennais de la fin du XIXe siècle » qu’on peut visiter ces pièces jusqu’à mercredi 23 et jeudi 24, avant les ventes aux enchères, en présentiel mais également diffusées en direct dans le monde entier sur différentes plateformes.
Des visites guidées pour scolaires et groupes sont prévues et deux conférences seront données :
1 – « De la curiosité aux curiosités », par Gauthier Aubert, ce lundi à 18h.
2 – « Un monde à portée de sens. Un cabinet de curiosités chez Christophe-Paul de Robien au XVIIIe siècle » par François Coulon, conservateur au musée des Beaux-arts de Rennes. Mardi à 14h.
Parmi les pièces contemporaines, j’attire votre attention sur le tabouret rigolo de Poblek (collectif d’artisans et designers bretons), les sublimes livres reliés par Annie Robine (https://www.annierobine-reliure.fr/), un superbe lampadaire de mon copain Pierrick Brocart, un magnifique Carabe doré en bronze de mon autre copain Edouard Martinet, des tableaux de Francis Pellerin et un meuble-sculpture en acier brossé de la mayennaise Caroline Corbeau (que j’ai eu tous deux l’occasion d’interviewer… au siècle dernier !) http://www.caroline-corbeau.com/ et la fresque de Caroline Basuyau, La danse, composée de six acryliques sur toile. Artiste peintre engagée, elle a fondé avec son mari Maison Fétiche qui conçoit des foulards en soie et du papier peint panoramique, inspirés par la nature exubérante de Polynésie https://maisonfetiche.com/
Naturel et merveilleux, en totale correspondance avec cet événement!
Cout d’entrée: 2€, reversé à une association de soutien à la cause animalière.
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