Prière de toucher ! Ah ben ça, on n’avait jamais entendu ça au musée ! Là, c’est une injonction. Les enfants vont adorer. Et ils ne sont pas les seuls : tous ceux qui ont des déficiences, surtout visuelles, vont pouvoir appréhender les œuvres grâce au toucher.

Sous-titrée L’art et la matière, cette expo invite invite les visiteurs à vivre une nouvelle expérience sensorielle. Elle a été organisée conjointement par sept musées de Beaux-Arts (Lyon, Rouen, Lille, Bordeaux, musée Fabre de Montpellier et Nantes) qui ont mis en commun des reproductions de sculptures de leurs collections – auxquelles s’ajoutent plusieurs repros d’œuvres du Musée des beaux-arts de Rennes – pour offrir une découverte tactile de chefs-d’œuvre traitant principalement de la figure humaine, de l’Antiquité au XXe siècle.

Fruit d’une coopération menée avec des personnes déficientes visuelles (via l’asso Valentin Hauy https://www.avh.asso.fr/ ), l’expo s’appuie sur leur approche de la sculpture pour inventer de nouvelles pratiques de médiation destinées à tous les publics. L’intention est de montrer comment l’expérience du toucher offre une variété de sensations qui enrichit la compréhension des œuvres et les révèle dans toutes leurs dimensions et leurs moindres détails. Sensibiliser à l’altérité à travers la perception des personnes aveugles et malvoyantes tout en menant une politique d’accessibilité en faveur des personnes en situation de handicap est le principal objectif de ce projet. Mais son corollaire est qu’il nous permet à nous, personnes sans handicaps, de nous mettre dans leur peau – yeux bandés, mains baladeuses et cartels en braille. Un document rédigé en FALC (Facile à lire et à comprendre) offre enfin la possibilité aux néophytes, aux bigleux et à tous ceux qui maîtrisent mal la langue française d’entrer dans le monde de l’art – que plein de gens tiennent à distance, même si c’est gratuit. La frontière mentale reste forte !

Profitez donc vite de cette expérience qui vous permet de tripoter Koré (sculpture de l’Antiquité du musée de Lyon), un masque du peuple M’Fan du Gabon (magnifique repro réalisée par la sculptrice rennaise Michelle Cainjo), une Vierge à l’Enfant en ivoire (du musée de Rouen), des œuvres de Jean-Antoine Houdon (du musée Fabre), l’Ange déchu de Rodin, la Tête de l’éloquence de Rodin, et une somptueuse pièce contemporaine de Marta Pan (du musée de Nantes).

Petits et grands, entrez dans l’atelier du sculpteur avec ses outils, le bruit, les différentes matières et les étapes de la réalisation d’une sculpture, dans une approche multisensorielle.

D’autres modules « Voir avec son corps », « Voir autrement » et surtout le « Prière de toucher » lèvent le voile sur les différentes matières (marbre, terre cuite, plâtre, bronze…) qui peuvent se transformer en œuvres d’art. Les enfants kiffent gravent ! J’en ai même vu un de six mois s’éclater !

Programmation de visites, d’ateliers et de spectacles

Il y en a tout au long de l’expo. Impec pour occuper les mômes pendant les vacances de Noël !

Pour les familles et individuels :

Autre contribution originale à souligner : la société Givaudan pour la partie olfactive. Le parfumeur Antoine Maisondieu a créé trois accords pour illustrer la taille de pierre, la fonte de bronze et le modelage de la terre. L’engagement de la société Givaudan auprès des personnes non voyantes se concrétise dans le cadre d’un partenariat avec l’INJA (Institut des jeunes aveugles) qui consiste à proposer des ateliers olfactifs aux jeunes élèves non-voyants. Sentir pour s’éveiller, s’ouvrir au monde, aux autres, mieux communiquer, mieux se déplacer, l’olfaction prouve à quel point ce sens est important dans nos vies et peut améliorer notre quotidien. www.givaudan.com/fragrances Instagram : @givaudanperfume

Jusqu’au 24 avril 2025. GRATUIT. Musée des beaux-arts de Rennes, 20 quai Emile Zola

Toutes les infos sur https://mba.rennes.fr/


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