Dans le cadre d’un article pour KUB,
j’ai découvert (un peu) Séglien, petite commune du pays Pourlet
– on désigne ainsi le secteur de Pontivy. Une histoire un peu trop
banale de patelin qui subit une hémorragie de population et ses
conséquences : la fermeture des commerces, des services, voire
des ses écoles. Pour enrayer le processus, les élus ont retroussé
leurs manches.

Quand la tenancière du dernier
bar-épicerie-tabac a mis la clef sous le paillasson, le maire a
décidé de créer un commerce pour maintenir le lien social. Mais en
attendant que celui-ci ouvre, comment faire pour que ce lien ne se
rompe pas ? On assure un point de vente presse et pain. Et qui
va le tenir ? Les élus, pardi ! À tour de rôle !
Parallèlement, un groupe de travail s’est formé autour du projet
de commerce communal. Les regards se sont portés sur deux bâtiments
vacants en plein centre. Accompagnée par Yannick Mahé, urbaniste du
CAUE 56, puis par l’architecte Yohann Laurent, l’équipe
municipale dont l’adjoint à l’urbanisme Jean-Michel Leray, a
choisi un bâtiment qui abritait un restaurant boulangerie dans les
années 60.

Avec une méthode très participative,
Yohann fait trois propositions, visibles sur maquette numérique en
3D. La mairie a choisi celle avec une écriture
contemporaine-mais-pas-trop, qui conserve l’intégralité des
volumes intérieurs (avec ses murs en pierres apparentes et ses
grosses poutres) et donne du peps à la façade avec un bardage gris
et rouge. Le 14 février 2019, deux amoureux (enfin, je suppose !)
ont ouvert la Tavarn Seglian qui abrite une épicerie (tendance bio
et local) et un café. En hiver, on y cocoone dans une ambiance
pierres apparentes, grosses poutres et meubles chinés. En été, on
déguste une bière (plus de 50), un bon vin au verre ou un thé (un
choix de 25 !) sur la terrasse au soleil.La Tavarn attire de tout le canton,
notamment pour sa salle à l’étage propice aux bons moments
partagés autour d’une retransmission de match, d’enterrement de
vie de jeune fille ou de sortie d’enterrement tout court !
Pari réussi pour la mairie qui
envisage maintenant sa propre réhabilitation.

N.B. : Jean-Michel Leray, adjoint à l’urba est fier d’avoir œuvré à la sauvegarde du four à pain derrière la Tavarn : « il a été démonté pierre par pierre avec l’équipe de réinsertion par le travail de Pontivy Communauté ! ». Sensibilisé à la question de la réhabilitation du patrimoine rural, il est membre de l’association Bruded.


Catégories : Restaurant

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