Sacré Charlemagne !
Le théâtre se passait pendant la récré. Spontanément, deux ou trois fillettes traversaient la cour en sautillant et proclamant « Du théâtre, du théâtre ! Qui n’en veut ? ». Alors, un groupe d’actrices se formaient et décidaient d’un thème pendant que les autres disposaient des bancs en bois, en carré sous le préau. Sur cette « scène », une ou deux « actrices » entraient en improvisant sur le sujet choisi, rejointes progressivement par les autres. Ces représentations étaient tellement banales pour nous que je pensais qu’elles existaient dans toutes les écoles. Oulala, ben non, à Rennes, ça ne se faisait pas ! Et moi, un peu intimidée par le fait d’être une fille de la campagne, je n’ai pas osé – il faut dire que les bonnes sœurs du Vieux-Cours étaient loin de manifester autant de bienveillance que celles de Louvigné ! D’ailleurs, l’autre anecdote que je veux raconter témoigne de la bonté de mes premières « sœurs » : les semaines précédant les vacances de Noël, les religieuses de Louvigné nous demandaient d’apporter des friandises, des gâteaux, du chocolat, des oranges… Le dernier jour, nous les répartissions dans des boites à chaussure que nous enveloppions pour terminer avec du papier (souvent de vieux Ouest-France) tenu par de jolis rubans. Les jours suivants, pendant les vacances, on allait chercher les boites et on partait les distribuer en bande, par « route ». Moi c’était la route de Bais. Munies de ces cadeaux, nous partions (sans adulte accompagnant) par les chemins (parfois enneigés) rendre visite aux personnes âgées et esseulées. On leur offrait une boite après avoir chanté un Christmas carol – bon, en ce temps-là, on ne parlait pas encore franglais, mais vous voyez ce que je veux dire ! Vous imaginez une chose pareille aujourd’hui ?
Sans vouloir jouer dans le registre « c’était mieux aaavant », j’aimerais vous inciter à visiter deux musées de l’école en Bretagne :
– Le musée de Bothoa, à quelques kilomètres de Saint-Nicolas du Pelem (22). Plus qu’une reconstitution, c’est un retour plein de saveur et d’esprit à l’école des années 30. Je me souviens de son créateur, Michel Sohier : il exigeait que le car qui amenait les scolaires les laisse à 1 km pour qu’ils fassent le reste à pied, en sabots ! Le midi, le repas était frugal, genre 2 ou 3 patates. L’animateur poussait le détail au point de mettre un bouquet de persil frais et du pain tout aussi frais dans la cuisine. Merveilleux ! http://musee-ecole-bothoa.com/
– Le musée de l’école rurale à Trégarvan permet de découvrir aussi l’histoire de la scolarisation des campagnes finistériennes, aux portes de la presqu’île de Crozon. Testez-y vos connaissances ! Pas sûr que vous décrochiez votre certificat d’études ! Il propose actuellement une exposition temporaire À table ! École & alimentation http://musee-ecole.fr/exposition-du-moment/. Dans ce cadre, le jeudi 24 septembre à 18h, un café-rencontre« Apprendre le bon goût, une histoire de cantine » sera animé par Didier Nourrisson, professeur émérite d’histoire contemporaine.
Profitez des Journées européennes du patrimoine pour y aller. Cette année, la thématique de ces journées met l’accent sur le patrimoine scolaire et universitaire. Pensez à réserver vos places sur billetweb.fr
Programme complet sur https://journeesdupatrimoine.culture.gouv.fr/
Et bien voilà, maintenant que nos bouts d’chou ont repris le chemin de l’école, il nous reste à entonner le formidable tube de France Gall https://www.youtube.com/watch?v=Rkx3dTwqEtk
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