En feuilletant l’Obs n°2978, je fus passablement énervée de lire un article sur « Les bulles au firmament », citant des grandes cuvées de champagne dont le prix s’étale de 150 à 590€ ! Bon, d’accord, sur la page de gauche un autre article en présentait une sélection de 30 à 115€. C’est quand même dingue qu’un magazine prétendument « de gôche » ne soit pas plus démocratique ! Alors je tiens à vous rassurer et vous assurer qu’on peut trouver plein de jolis nectars à prix plus populaires.

 Un an après ce coup de bulles, j’en repique un – c’est de saison – en mettant à jour mes trouvailles 2021.  De quoi faire comme Coco Chanel qui « en deux occasions seulement, buvait du champagne: quand elle était amoureuse et quand elle ne l’était pas».

J’aurais aimé vous faire goûter « mon » vin, c’est-à-dire celui des Longues Vignes à Saint-Jouan-des-Guérêts (« mon », parce que j’ai contribué au financement participatif). Mais pour faire un vin, mon dieu, que c’est long ! En 2019, Edouard Cazals a planté des ceps champenois (pinot noir et chardonnay) et angevin (grolleau) très intéressants pour l’effervescence.  L’an dernier, je vous annonçais qu’il faudrait « attendre Noël 2022 pour faire péter les bouchons » ! Mais en fait, la première récolte de ce qui s’annonce un « millésime exceptionnel » est en train de fermenter en cuves et barriques, de manière lente. Donc les premières bouteilles sortiront courant 2023…

 En attendant, trinquons avec Celticae, le premier vin pétillant breton – qui d’ailleurs, revendique vraiment sa bretonnitude avec site BZH, logo avec hermine et le fait d’être fournisseur officiel de bulles du festival de Cornouailles ! Précision : les vignes s’épanouissent sur 28 ha de sols de granit et de gabbro du massif armoricain. Issu de plusieurs générations de vignerons, Pierre-Yves Lusseaud n’est pas du genre à rester les deux pieds dans le même sabot. Pour ne pas se tourner les pouces après le gel qui avait affecté une grande partie de ses vignes, il a créé une bière (la Hell’Celt – tout lien avec le festival de Clisson n’est pas fortuit !) et lancé une ligne de vêtements. Mais revenons à ses bulles. Fines, légères, fruitées, c’est la gaîté assurée pour 6,50€ la bouteille (prix cave). C’est assez bien distribué en Bretagne. Appelez Pierre-Yves, il vous indiquera le revendeur le plus proche de chez vous. 02 40 80 42 03

https://vignobles-lusseaud.bzh/

A une cinquantaine de kilomètres, toujours sur la rive gauche de la Loire, dans les Mauges, je suis retournée au domaine de Putille lors de mon week-end annuel en Maine-et-Loire. Donatien Delaunay y perpétue la viticulture créée par ses grands-parents en 1965 à Montjean-sur-Loire. Au fil des générations, le domaine s’est étendu, diversifiant ses terroirs : falun, sables, « pierre carrée », schiste. Cette dernière roche donne son nom à une cuvée magnifique, un Anjou fines bulles à base de chenin, les « Schistes de Loire ». Geneviève Delaunay m’avait prévenue l’an dernier :

De 5,40€, la bouteille va passer à 5,60€. Même que – damned ! – le prix vient de s’envoler à 5,80€ ! (Ndlr: en 2024, c’est 6€) Prix à la cave, à la Pommeraye (49)  https://chateaudeputille.fr/

Du schiste, il y en a aussi sur la façade des Caves de Joseph, avenue Janvier à Rennes https://lescavesdejoseph.com/. Le caviste ne propose plus le crémant de Loire du Château de l’Aulée dont j’ai parlé il y a un an. Place au Domaine des Varinelles ! Également 100% chenin, il coute 12€ https://daheuiller.com/

Rue Vasselot, à Histoires de Vins, cave spécialisée dans les vins bio et nature, Olivier propose la Bulle de l’ouest, produite par Julien Braud, au domaine éponyme de Monnières, dans le pays nantais. Ce vin de grande qualité (présent sur des tables étoilées), 100% melon de Bourgogne, est vendu 12€ à Rennes. 47, rue Vasselot. 02 99 79 18 19

http://www.lesvignesdnantes.com/2019/07/11/dans-les-vignes-de-julien-braud/

 Crémant, pétillant ou « frizzante », cherchez votre bonheur – de préférence chez les producteurs et les cavistes. Gardez le prosecco pour le Spritz de l’été ou pour les vacances en Italie. Consommez de préférence breton, ou … rennais ! Je dis ça en référence à nos sœurs de Rennes-le-château et Rennes-les-Bains, dans l’Aude, sur les terroirs desquelles se font de pétillantes Blanquette de Limoux. Là-bas, ils assurent qu’ils sont les inventeurs de la méthode dite désormais champenoise. Que de batailles homériques autour de ce nom ! Notamment avec Ackerman – dont les caves troglodytes proches de Saumur se prêtent désormais à de splendides expositions. A mettre au programme sur les routes de vos prochaines vacances !  La Maison Ackerman fondée en 1811 (ou 1814 ?) se développe encore et possède maintenant des vignobles de Nantes à Sancerre. Le prix de leurs bouteilles de bulles s’étend de 6,45€ à 21€.

https://www.ackerman.fr/

En Touraine toujours, j’ai repéré deux super vins à bulles de production familiale:

–       Au GAEC Denis à Civray-de-Touraine (proche de Chaumont-sur-Loire), les deux frangins Christophe et François parviennent à faire en méthode traditionnelle et en bio, un rosé (cépage gamay et grolleau) et un blanc 100% chenin, au prix imbattable de 6,50€. Tél : 02 47 23 93 09.

–       Chez mes copains, Pascale et François Plouzeau, au Domaine de la Garrelière https://garreliere.com/, on produit en biodynamie un pétillant fabuleux, le Milliard d’étoile (50% chenin, 50% cabernet franc). 18€ au domaine.

Si vos vacances vous mènent à l’est ou au sud, j’ai deux suggestions à faire aux veinards qui passeraient dans le Jura ou le Lubéron. Deux Valentin oeuvrent à des productions remarquables :

–        Valentin Morel à Poligny dans le Jura (39) www.vinlespiedssurterre.fr

–       Valentin Létoquard, au Val de Combrès, à Maubec, dans le Lubéron (84) www.lesquillesdejoie.fr

En attendant que pètent les bouchons, mettez du pétillant dans vos oreilles avec ces deux chansons réjouissantes.

Champagne ! Jacques Higelin

https://www.youtube.com/watch?v=MzOTJ4KJ1Rs

Oasis – Champagne Supernova

https://www.youtube.com/watch?v=VGfDg7wju6M