Comme en ce début de printemps, on célèbre le cent-cinquantenaire de la Commune, j’avais envie d’aborder le sujet qui est le mythe fondateur des mouvements de gauche. Des historiens plus calés que moi la présentent dans des articles passionnants – comme celui de Géo que je mets en annexe. Ce soir, elle fait l’objet d’une diffusion sur Arte du film « Les damnés de la Commune », tiré du roman graphique (éd. Delcourt) de Raphaël Meyssan, qui nous plonge au cœur de la Commune grâce à un étonnant dispositif esthétique autour de gravures d’époque animées.

(écoutez le dans l’émission d’Inter : https://www.youtube.com/watch?v=1kJnaUq_5J4)

En ce qui me concerne, un de mes amis m’a envoyé un mail où il raconte l’incidence que la Commune a eue dans sa vie. J’ai trouvé ce texte si savoureux que je lui ai demandé l’autorisation de le publier dans mon blog. Alors il m’a envoyé un deuxième message. Moi qui aime les histoires, je suis servie. J’espère que vous allez aimer aussi !

Message 1
« Je me suis dit qu’un petit air de Commune et la voix un peu éraillée de Jean
Roger Caussimon vous apporterait un peu de nostalgie. Pour Marion et
moi, c’est un peu plus que cela car c’est lors d’un débat organisé par le PCF
à Calais pour le 100ème anniversaire de la Commune (Il y a 50 ans donc)
que nous nous sommes rencontrés. Avec un vieux copain du PSU nous étions
allés porter la contradiction à je ne sais plus quel bureaucrate parisien du
PCF qui prétendait s’arroger l’héritage autogestionnaire de La
Commune. Marion était venue au débat avec une de ses copines prof
d’histoire… Après le débat on était allés boire une bonne bière et manger un
« Welsh » spécialité calaisienne… »

https://youtu.be/pYEayEBAaDk

Message 2

Le “camarade “ qui m’accompagnait à cette réunion débat était journaliste. Breton, il s’appelait Michel Simon – ça ne s’invente pas ! Né à Saint-Père-Marc-en-Poulet, il a fait ses humanités à Dinan, une licence d’histoire à Rennes (place Hoche) puis l’école de journalisme à Lille et toute sa carrière à La Voix du Nord. D‘abord St-Quentin puis Calais où il était spécialisé dans les pages culturelles (cinéma, théâtre, expositions, archi, etc….) ce qui ne l’empêchait pas de faire les chiens écrasés, les remises de médailles aux Anciens combattants ou aux mères méritantes, c’est à dire “bonnes pondeuses”… Après Calais il est parti à Lille où il a terminé sa carrière. Passionné par les questions d’architecture et d’urbanisme, il a d’ailleurs écrit un livre sur Euralille.

Michel a pris sa retraite d’abord à Tréfumel puis à Rennes dans un immeuble du Bourg l’Evêque. Il est mort il y a trois ans. Son épouse Malou, rencontrée à l’école de journalisme a fait en réalité une carrière de directrice d’école maternelle. Cette « Pénélope » est décédée, il y a quelques semaines. Nous la considérions ainsi car elle recueillait toujours son coureur de jupons à l’issue de fugues amoureuses… qui pouvaient durer plusieurs années !

Marion et sa copine Wanda Gregorjewska, toutes deux maitresses auxiliaires en Histoire étaient venues à ce débat qui avait lieu, je crois, pendant les vacances de Pâques 1971.

Ce sont elles qui nous ont abordés à la sortie, curieuses d’échanger avec ces deux hurluberlus qui avaient osé apporter la contradiction au PARTI – à l’époque, il tenait en mains les destinées de la ville de Calais.  Marion était mère d’une petite fille que j’ai reconnue lorsque nous nous sommes mariés un an après …pour faire plaisir à nos familles très chrétiennes. Mais c’est un prêtre militant du PSU qui nous a mariés et la musique a été composée par un camarade Eric Sprogis, alors directeur de l’école de musique de Calais et qui a fait ensuite une belle carrière à Lyon, à la Cité de la Musique à Paris puis à Poitiers et en Poitou Charentes. Michel était mon témoin. Nous sommes restés amis jusqu’à la fin en dehors d’une petite brouille car j’avais osé lui reprocher son comportement un peu “macho” avec sa femme. Wanda était « la » témoin de Marion. Hélas, nous l’avons perdue de vue et n’arrivons pas à retrouver sa trace (ndlr : si des lecteurs ont des infos ! …)

Voilà quelques éléments de notre histoire et des personnes présentes à ses débuts.

Nous écoutions alors Caussimon, Ferrat, Bertin et chantions « Le temps des cerises ».

Un temps que les moins de vingt ans…

https://www.geo.fr/histoire/commune-de-paris-pourquoi-les-parisiens-se-sont-revoltes-204039


2 commentaires

Léonore · 24 mars 2021 à 13 h 25 min

Super intéressant ! Mais j’aurais encore plus apprécié que ce témoignage personnel soit mis en perspective avec des évènements politiques plus globaux. Parce que je ne vois pas trop le lien finalement entre la Commune et le récit de cet homme. Il parle du PSU certes, mais c’est bien lointain des revendications portées par la Commune en son temps.

Marie-Christine BIET · 11 avril 2021 à 10 h 46 min

C’est une manière perso et vécue de dire que cet événement a eu des incidences heureuses!
Et puis y’a plein d’articles passionnants sur le sujet !

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