Mon billet de la semaine s’adresse aux copines dont les enfants sont loin, ou pas gentils avec leur maman … et même à celles qui n’en ont pas eu. Ne vous désolez pas de ces multiples messages qui incitent à l’achat de fleurs, de chocolats, d’électro-ménager ou que sais-je ! Pour éviter le coup de blues, je vous invite à fêter à votre manière cette pénible décision du maréchal Pétain… Quoi, que me dit-on dans l’oreillette (en fait sur Linternaute.com) ?
La tradition de la fête des Mères remonterait en réalité à la nuit des temps, ou presque ! Les Grecs célébraient déjà à leur façon les mères, en adorant Rhéa, la mère de Zeus, au printemps. Une fête des Mères en quelque sorte, destinée à célébrer surtout la fertilité. Chez les chrétiens, ce symbole a perduré. Chaque année, au 4ème dimanche de Carême (ou après Pâques, les versions diffèrent), les croyants allaient prier dans l’église « mère » – la plus importante du canton. Le point d’orgue de la cérémonie : un chant grégorien, l’introït, qui évoque le lait maternel.
D’où vient cette tradition ? D’après L’Express, c’est en 1906 que naquit la Fête des mères dans le village d’Artas (Isère) où fut organisée une cérémonie en l’honneur des mères de familles nombreuses. Deux mères de neuf enfants se virent alors décerner le prix de Haut mérite maternel. Artas continue de revendiquer la création de la Fête des mères en France. En 1918, après la Première Guerre mondiale, Lyon suit le mouvement né aux États-Unis et rend hommage aux mères et épouses qui ont perdu leurs fils et/ou mari. Cette Journée des mères fut officialisée par le gouvernement en 1929. En 1942, le maréchal Pétain lui donna un ton plus solennel, martelant à la radio : « Vous seules, savez donner à tous ce goût du travail, ce sens de la discipline, de la modestie, du respect qui font les hommes sains et les peuples forts. Vous êtes les inspiratrices de notre civilisation chrétienne ». Plutôt que de fêter les mamans, le but était de relancer le taux de natalité en France.
A mes lectrices, disciplinées ou non, modestes ou pas, que vous ayez engendré des « hommes sains » ou des petits cons, si l’absence des enfants vous pèse, je vous invite à festoyer entre nanas et transformer ce dimanche en fête de la sororité. Faites une belle balade (il fera beau), une bonne bouffe (avec des produits locaux ou de saison). Si vous êtes en bord de mer, dans une baie, traquez la salicorne et l’obione – j’en fais des chips, c’est extra !
https://www.rustica.fr/fleurs/obione-plante-maritime-baie-somme,12190.htm
Retrouvez-vous en terrasse (des idées sur https://www.mariechristinebiet.com/2021/05/20/une-terrasse-sinon-rien/ )
Faites-vous éventuellement des cadeaux, mais pas des trucs idiots de pure conso. Pourquoi pas un collier de nouilles ? Un bouquet de fleurs des champs ? Le bouquin que vous venez de finir et que vous avez beaucoup aimé ? En tous cas, un truc qui ait du sens. Et faites péter les bouchons ! Si votre bar contient trop de bouteilles qui trainent, organisez un atelier cocktail. Qu’importe le flacon, pourvu que vous ayez l’ivresse des petits bonheurs partagés.
Une idée de cocktail ? Je vous donne celle de la godinette, inventée par ma grand—mère de cœur, Simone Morand
http://:www.recettes-bretonnes.fr/boissons-bretonnes/cocktail-godinette.html
Bonne fête, les mai-mères !
7 commentaires
Dominique Boscher · 28 mai 2021 à 14 h 52 min
Joli billet que celui-ci ! comme toi, j’ai longtemps cru que cette Fête des Mères était une invention de Pétain, j’avais donc interdit à mon fils de me la souhaiter. Jusqu’à ce que je découvre qu’il n’avait fait que remettre au goût du jour un très très vieux truc… (mais j’ai si bien lavé le cerveau de mon fiston, qu’il ne me la souhaite plus jamais – là smiley rigolard -). J’ignorais par contre l’histoire du village d’Artas. C’est vrai qu’elles méritent bien une Fête, les Mères ! avec ou sans les enfants…
Bonne Fête pour dimanche, Marie-Christine (smiley Bisous)
Biet Marie Christine · 28 mai 2021 à 15 h 35 min
Merci beaucoup Dominique, à toi aussi! Je te signale que le « poème » est un authentique texte de ma fille.
Catherine BERRANGER · 30 mai 2021 à 23 h 52 min
Quel beau billet pêchu ! C’est vrai qu’il y a des enfants pas gentils (j’en connais parmi mes très proches, dont la mère méritait plus d’attention !). Moi, je me suis offert une journée télé, mais c’était pour la bonne cause : Roland-Garros, c’était magnifique ! Et puis j’ai eu un appel tout sympa de «ma» Léa, qui me dit toujours «Je veux que tu sois immortelle !».
Mais ce qui est craquant, c’est le poème de Léonore !
Marie-Christine BIET · 31 mai 2021 à 23 h 24 min
Merci Catherine! Nous avons toutes deux des fifilles formidables – je suis toujours aussi émue quand je lis le poème de Léonore!
Anne Marie LE GLANIC · 3 juin 2021 à 10 h 42 min
merci Marie Christine … cette année j’ai reçu un magnifique bouquet de pivoines en gros boutons rouges , avec 3 semaines d’avance …
c’était la fête des mères chez nos amis belges mais pas en France
il était beau , simple , et les fleurs en s’ouvrant sont passées du rouge vif au blanc avant de mourir en beauté …. j’en ai profité longtemps …
Marie-Christine BIET · 7 juin 2021 à 0 h 21 min
Ah, les pivoines, mes fleurs préférées! A la floraison trop brève, hélas! Les roses ont pris le relais dans on jardin. Viens les voir!
MARTINE TURMEL · 9 juin 2021 à 19 h 28 min
c’est toujours touchant les petits mots des enfants pour la fête des mamans. De belles preuves d’amour qu’il faut garder précieusement. J’ai, seulement en souvenir ne l’ayant pas retrouvé, un petit mot sur papier quadrillé, ou javais inscrit le désir de mettre ma maman en « conserve » pour toujours.